Chaque année, après avoir parcouru des milliers de kilomètres de l’Amérique du nord à l’île de la Barbade en passant par Cuba, l’île d’Hispaniola et quelquefois la Jamaïque, de Belles-Dames ne peuvent s’empêcher de profiter d’un court séjour en Martinique.
De ses fleurs qui lui ont valu son nom d’île aux fleurs, elles avaient souvent entendu parler. Une fois sur place, la délectation du nectar floral des « Herbes Soleil » poussant le long des falaises et mornes rocheux, ou celui des « Mangé lapin » couvrant les sols des jardins créoles, ne peut guère attendre ! Bien que le partage des fleurs avec ses cousines du pays peut s’avérer quelquefois difficile, les Belles-Dames parviennent toujours à profiter des quelques fleurs des « Vanilliers de Cayenne » abondantes dans les jardins d’ornement si nombreux aujourd’hui.
Bien connues par les entomologistes martiniquais sous leur nom scientifique de Vanessa cardui, les Belles-Dames sont de véritables papillons migrateurs au même titre que le très célèbre Monarque américain (Danaus plexippus). A l’exception de l’Antarctique, elles se sont fait connaitre sur tous les continents du monde.
La présence occasionnelle des Belles-Dames en Martinique est signalée pour la première fois par le Père Pinchon et son ami Paul Enrico en 1969. « A la Martinique, nous avons capturé plusieurs exemplaires de Belle-Dame, à la Caravelle le 15 octobre 1964 où ils étaient posés sur le sol nu, et un autre à Ste-Anne le 18 octobre. Nous l’avons observé également à la Montagne du Vauclin en novembre 1965 ainsi qu’à Didier à la fin de l’année 1966. Ces captures exceptionnelles nous font penser que ces papillons ne se maintiennent pas d’une façon constante dans nos îles ». Les Belles-Dames réalisent encore chaque année leur périple. Celui-ci conduisant certaines d’entre-elles, entre les mois d’octobre et décembre, à s’établir pendant quelques jours sur notre île. Ceci le temps de profiter du nectar sucré de nos fleurs qui leur fournit l’énergie nécessaire à la poursuite de leur processus migratoire.